Aménagement des espaces éducatifs
Classe de demain

Éducation

Lab School Paris : l’hybridation pédagogique au service des enfants

29 décembre 2021

Depuis 2017, la Lab School Paris se développe en regroupant trois activités complémentaires  : l’enseignement, la formation et la recherche. Cette école « laboratoire » fait évoluer ses séquences d‘apprentissage et l’aménagement des espaces au gré des besoins. Pascale Haag, maîtresse de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales, psychologue et fondatrice de la Lab School Paris, revient sur ce modèle pour Classe de demain.  

 

Définie comme une école alternative, la Lab School Paris a vu le jour au croisement de deux enjeux. L’un quant à la nécessité de contribuer à la réflexion sur le système éducatif français, l’autre dans l’idée de mettre en pratique ces pistes de réflexion. L’objectif principal ? Déployer un cadre d’apprentissage favorable au bien-être des élèves et du corps enseignant, tout en permettant son évolution. Le modèle s’inspire ainsi de différentes approches comme l’approche Montessori, Freinet, Dewey… En quatre ans, l’école a triplé ses effectifs en accueillant des élèves du CP à la quatrième. Et forte de son succès, la Lab School Paris ambitionne de s’ouvrir aux lycéens à compter de la rentrée 2022, toujours dans le but d’implémenter ce modèle pédagogique et de permettre l’accès au plus grand nombre, notamment à travers la pratique de tarifs dégressifs en fonction des revenus des familles. 

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Valoriser l’enfant à travers un groupe 

Selon les travaux des chercheurs Edward Deci et Richard Ryan, la motivation autonome est liée à la santé mentale, elle générerait plus de persévérance et de sentiments positifs. En conséquence, sur le plan scolaire, l’enfant aurait de meilleurs résultats scolaires et serait plus créatif. À la mise en place du projet pédagogique de la Lab School, cette théorie de l’autodétermination a fait écho auprès de Pascale Haag. Pour elle, il est donc essentiel que l’apprentissage de l’enfant s’ancre dans la vie réelle : « Si les enfants ont un cours de mathématique sur les fractions le matin par exemple, le cours de cuisine l’après-midi prend tout son sens avec la compréhension des dosages. Les enfants apprennent à utiliser leurs connaissances au quotidien et sont d’autant plus satisfaits ». Elle souligne d’autre part que la dimension socio-émotionnelle occupe une part très importante au sein de l’école. Celle-ci s’exprime principalement à travers la collaboration « Grâce au multi-âge et au multi-niveau de l’école, les plus petits peuvent s’identifier aux plus grands. On favorise la collaboration et l’inclusion, cela fait pleinement partie du projet. L’idée est que chaque enfant parvienne à donner le meilleur de lui-même ». Au programme scolaire ? Des cours bilingues par groupe de niveau et non par âge, des sorties au parc à la pause méridienne en intercycle, l’apprentissage de la gratitude… Dans son approche collaborative, l’école a aussi fait le choix de délaisser le système de notation classique. « L’objectif est d’avancer en fonction des besoins des groupes, en personnalisant l’apprentissage lorsque c’est nécessaire, mais dénué de toute compétition », précise la fondatrice.  

 

L’hybridation pédagogique grâce au flexible  

Fer de lance de l’école, l’hybridation pédagogique repose sur un principe : combiner différentes approches d’apprentissage pour favoriser le développement de l’enfant, tant sur le plan éducatif que sur le plan socio-émotionnel. Cette école alternative s’est donc naturellement tournée vers l’aménagement flexible. Pour la directrice, l’élément le plus important quant à la classe flexible demeure l’adaptation des espaces selon les moments et les objectifs pédagogiques. Ce sont essentiellement des tables modulables qui viennent s’adapter aux besoins : « Elles peuvent être disposées en forme de vague, en cercle, en îlot de quatre, mais aussi en rang. Par exemple, l’organisation en îlot est très bien pour le travail collaboratif. C’est une invitation à la discussion, au partage… Toutefois, dès qu’il y a une transmission de cours ou l’exposé d’un élève, il faut être attentif et se tourner vers la personne qui est en train d’expliquer quelque chose, alors l’aménagement classique redevient pertinent ». La flexibilité est aussi gage de liberté pour les enfants. Et la Lab School Paris met un point d’honneur à donner aux enfants la possibilité de bouger. « On a des espaces où les élèves peuvent travailler debout, assis, voire presque allongés sur un tapis, explique Pascale Haag. Mais ils doivent être réceptif à ce fonctionnement. Il faut pouvoir comprendre les règles et faire preuve d’une capacité d‘adhésion ».   

 

La plus-value numérique  

Parmi les modes d’apprentissage à la Lab School Paris, l’usage du numérique participe à répondre aux objectifs d’hybridation pédagogique  : « Nous l’utilisons à des fins collectives, grâce aux tableaux numériques et interactifs, mais aussi à des fins de personnalisation. Chaque enfant peut avancer à son rythme, faire ses propres recherches, accéder à des applications éducatives... ». Pascal Haag tient à préserver un équilibre et à multiplier les approches : « Le numérique est plus motivant pour les élèves, mais il n’est pas toujours plus efficace. Nous recherchons donc toujours le meilleur moyen d’apprendre à travers la diversification des supports ». Même si cette année a bouleversé les habitudes et imposé les visioconférences pendant les confinements, c’est donc un usage « critique et raisonné » que la fondatrice entend continuer d’implémenter dans son école. « Cela n’a pas vocation à remplacer l’humain, pour nous c’est surtout une manière de renforcer les apprentissages qu’il faut exploiter », conclut-elle.  

 

Pour en savoir plus sur la Lab School Paris, c’est par ici !  

 

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