Aménagement des espaces éducatifs
Classe de demain

Éducation

A l’école, des initiatives et aménagements pour sensibiliser les enfants au bien manger

29 mars 2021

Depuis quelques années, en termes d’alimentation, les consommateurs ont besoin de transparence et de traçabilité. On note un attachement grandissant aux circuits courts. Les applications mobiles de lutte contre le gaspillage alimentaire se multiplient. Les légumes « moches » ou cabossés sont revalorisés. Aujourd’hui, cette nouvelle relation à la nourriture s’apprend aussi à l’école. On mange des produits bio à la cantine, par exemple. On parle en classe de l’importance de bien se nourrir. De nouveaux gestes et apprentissages émergent, impliquant de nouveaux équipements des espaces scolaires.  Voici quelques idées d’aménagements à l’école pour aider les enfants à acquérir cette compétence essentielle : savoir bien manger. 

 

#1 - Un jardin potager à l’école 


De nombreuses écoles ne possèdent pas de terrain cultivable et ne peuvent pas aménager de jardins en pleine terre. Mais il existe aujourd’hui des dispositifs ingénieux pour créer des jardins bien vivants, même « hors sol » (tour, jardin en hauteur, table de plantation...)  Le jardin est bénéfique à plusieurs égards : les enfants travaillent la terre, activité anti-stress par excellence. Le jardin potager est aussi un jardin pédagogique : les élèves mettent en pratique les leçons apprises en classe en cours de Sciences ou d’Histoire-géographie (on peut planter les fameux « légumes oubliés » et parler des saisons aussi). Et surtout, ils observent en temps réel le légume ou le fruit venir au monde et se développer. Une graine plantée dans la terre et qui, arrosée avec soin, se transforme en un légume coloré et brillant... C’est magique. Chez Carré Serre, spécialiste de la conception de jardins et espaces végétalisés dans les collectivités, on parle d’« émerveillement des enfants de tous âges devant les jardins qu’ils cultivent ». 

 

#2 - Des cueillettes de fruits et légumes avec les élèves

Si on a installé un potager à l’école, on organise régulièrement la cueillette des produits du jardin. On imagine sans peine qu’il n’y aura pas de grandes quantités de fruits et légumes à collecter... Donc, cette activité se fera en petits groupes, à tour de rôle.  

En l’absence de jardin à l’intérieur de l’école, on peut aussi prévoir une sortie scolaire dans un verger ou potager des environs, ouvert à la cueillette des fruits et légumes. La récolte est en général abondante, les enfants sont toujours ravis de découvrir de grandes variétés de fruits et légumes. 

#3 - Goûter et cuisiner les fruits et légumes à l’école  

De nos jours, les enfants ne sauraient pas vraiment ce qu’ils mangent... C’est en tout cas ce qu’a affirmé en 2013 une étude menée en région PACA par l’association Environnement France. Elle montrait par exemple que 87% des 8-12 ans ne savaient pas à quoi ressemblait une betterave. Pire : toujours selon l’étude, 22% d’entre eux ne savaient pas que les frites étaient faites à base de pomme de terre. Ce même concept a été repris en 2017 par une célèbre enseigne de la grande distribution. La campagne montrait des enfants qui confondaient les légumes ou ne savaient pas du tout les identifier.  

Quoi qu’il en soit, en 2021, si on permet aux enfants de cuisiner puis déguster les légumes du potager, ils sauront exactement ce qu’ils ont mangé. Cela peut être l’occasion d’un atelier cuisine à l’école, pour faire une tarte au pomme ou un gratin de légumes par exemple. Ces activités ne sont pas toujours faciles à réaliser, surtout si l’on doit respecter la distanciation sociale en cas d’épidémie. Mais en petit groupe, on peut y arriver. Il faut aussi que l’école bénéficie d’un local adapté à la cuisine, ce n’est pas toujours le cas quand les établissements ne réalisent pas les repas sur place. Mais quand c’est possible, cela en vaut vraiment la peine. Et en cas de cueillette chez un producteur, les quantités récoltées seront parfois suffisantes pour participer à la confection de tout un repas, surtout pour un petit établissement. Pour les enfants, c’est formidable de mettre dans des brouettes toutes les pommes cueillies, de savoir que les fruits seront acheminés jusqu’à la cantine de l’école et qu’ils serviront à cuisiner le dessert du lendemain, compote de pomme ou tarte tatin !   

#4 – Des assiettes adaptées à l’appétit de chacun 

A la cantine, respecter l’appétit de l’enfant en proposant des assiettes plus ou moins pleines selon sa faim, permet de limiter le gaspillage. L’important est que chaque élève sache qu’il pourra se resservir s’il le souhaite (sans excès, bien sûr). Ce sont souvent de vieux réflexes de « peur de manquer », « peur de ne pas avoir assez », qui l’incitent à trop se servir en premier lieu, pour finalement gaspiller la nourriture car il n’a plus assez faim pour terminer son assiette. 

On peut aussi installer des tables et des plateaux à portée des enfants pour qu’ils puissent y déposer les yaourts et autres desserts (encore fermés) dont ils ne voudraient pas. Ils resteront là le temps du repas, à la disposition de ceux qui auraient besoin de manger un peu plus.  

#5 - Le tri des déchets alimentaires à la cantine 

Toujours dans cet esprit anti-gaspi à la cantine, on installe des tables de tri dans le réfectoire de l’école, où les  enfants jetteront, dans des containers spécifiques, leurs déchets alimentaires et non alimentaires. Situées à côté des racks où les élèves posent leurs plateaux vides, ces tables de tri seront de plus en plus souvent intégrées dans les restaurants de collectivités. Elles font échos aux poubelles de tri que l’on trouve désormais dans les établissements de type « fast-food ». Trier ses déchets alimentaires fait aujourd’hui partie des réflexes quotidiens, dans la sphère individuelle comme collective. 

#6 - La pesée des déchets à la cantine 

Toujours à la cantine, peser les déchets alimentaires à la fin des repas permet d’évaluer le degré de gaspillage et d’en surveiller l’évolution. Cela suppose pour le personnel de rassembler tous les déchets alimentaire une fois par semaine puis de les peser. On aura besoin de conteneurs suffisamment grands, comme des seaux ou des bassines, ou tout simplement des sacs poubelles solides. Pour la pesée elle-même, un pèse-personne peut faire l’affaire. 
L’académie de Caen a publié un livret proposant un exemple de marche à suivre pour ce genre d’initiative.  

#7 - Réutiliser les déchets alimentaires 

Que faire des déchets alimentaires de la cantine ? Dans l’idéal, on installe des composts à l’école, pour les transformer en un précieux engrais : il viendra nourrir le jardin où les élèves font pousser fleurs et légumes. La boucle sera bouclée, et l’ensemble du cycle prendra véritablement tout son sens aux yeux des enfants. Si l’école n’a pas de jardin, et selon sa localisation géographique, elle peut se mettre en relation avec des producteurs locaux à proximité. Ils seront peut-être intéressés par la possibilité d’utiliser les déchets de la cantine comme aliments pour leurs animaux s’ils ont une ferme, ou comme compost pour leurs cultures. Tout ceci doit bien entendu être organisé dans le respect des normes d’hygiène et règles sanitaires en vigueur. 

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