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Les accords toltèques : un jeu d’enfants pour amener la pensée positive dans la classe

20 avril 2022

Les mots, les images mentales, le sourire et l’échange, tels sont les outils de Florence Millot, psychologue et psychopédagogue pour enfant, auteure du livre Les principes Toltèques appliqués aux enfants. Selon elle, la pensée positive a toute sa place au sein des écoles dès le plus jeune âge. Pour l’enseignant, elle est également un moyen d’apaiser les conflits, de renforcer la confiance individuelle de chaque élève et d’améliorer la vie collective.   

A quoi ressemble la pensée positive en classe ? Le point de départ peut être simple : inviter les élèves à se projeter à plusieurs reprises par la pensée vers un résultat souhaité. Par exemple, obtenir une excellente note et visualiser un professeur heureux et fier de rendre la copie. « Il ne s’agit pas de faire semblant mais plutôt de décider de percevoir les choses de façon positive et de cultiver des valeurs comme le courage, l’effort, qui font du bien plutôt que du négatif », précise Florence Millot.  

Profonds, faciles à expliquer et à mémoriser, les accords toltèques peuvent être une application directe de la pensée positive et une source d’inspiration au quotidien. « Ils s’apprennent par cœur comme des mantras et s’adaptent à toutes les situations ! C’est en cela que je trouve la pensée toltèque magique et adaptée aux petits comme aux plus grands », explique Florence Millot. 

 

Accords toltèques, késako ? 

En 1997, Miguel Ruiz, neurochirurgien devenu chaman suite à une expérience de mort imminente, publie Les 4 accords toltèques librement inspirés de la tradition mesoaméricaine. Son livre trouve un écho retentissant à travers le monde qui résonne toujours autant deux décennies plus tard. 

 

Quatre principes sont à respecter : 

1/ « Que ta parole soit impeccable » : Il est ici question de la portée des mots prononcés par l’autre mais aussi et surtout en nous-mêmes par notre voix intérieure. Dès la maternelle, les enfants comprennent que les mots ont un pouvoir fort. Il est donc possible de travailler très simplement sur le ressenti provoqué par certaines pensées. 

2/ « Ne prends rien personnellement » : Cet accord peut s’aborder dès le milieu du primaire. Il s’agit d’apprendre à mettre une distance entre soi et les paroles de l’autre. 

3/ « Ne fais pas de suppositions » : Lorsqu’un autre élève refuse par exemple de jouer avec lui, l’enfant cherche le pourquoi et opte souvent pour une raison qui le concerne directement. Travailler sur cet accord consiste à amener un doute positif. Par exemple, « s’il ne veut pas jouer avec toi c’est peut-être simplement parce qu’il est fatigué et non parce qu’il est fâché contre toi ».  Ce mantra est essentiel car il permet de diminuer la charge émotionnelle et donc réduire le stress chez l’enfant. 

4/ « Fais toujours de ton mieux » : … en fonction de tous les paramètres en compte à l’instant T ! L’enjeu de cet accord est d’accepter ses limites et de comprendre que chacun peut se trouver dans une disposition plus ou moins favorable pour accomplir une action.  

 

Faire preuve de créativité pour servir la pensée positive 

« L’enseignant peut tout simplement s’interroger : A la place de mes élèves, qu’est-ce que j’aimerais qu’on me dise pour me booster ? », explique la psychologue. Florence Millot encourage ainsi à être créatif : avec des petits mots, des chansons, des gestes ou même un haka ! La décoration, la disposition et l’agencement de l’espace pour libérer la parole ainsi que l’attitude bienveillante de l’enseignant favorisent la pensée positive dans la classe. 

S’il souhaite s’appuyer sur la pensée toltèque, voici deux conseils pour l’enseignant : d’une part veiller à ne pas glisser vers une certaine rigidité moralisatrice : « Cela doit rester léger ! », précise Françoise Millot. La seconde clé est de partir du vécu des enfants pour leur apprendre à se poser les bonnes questions sans chercher à transmettre la théorie. « Plus le professeur va cultiver la pensée positive pour les enfants plus il va la cultiver pour lui. C’est un beau cadeau qu’il fait aux enfants mais aussi à lui-même », insiste la psychologue.  

Grâce à la pensée positive l’enfant apprend à nourrir une foi intérieure en lui-même et à déjouer ainsi les mécanismes de sa pensée. Il est donc en mesure de mieux gérer la déception en cas d’échec et surtout d’apprendre à rebondir. « C’est un outil qui peut véritablement leur servir toute la vie », souligne Florence Millot. 

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Boîte à idées pour amener la pensée positive en classe  

Pour les professeurs qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure, Florence Millot partage quelques conseils pratiques : 

Agencer un tableau des « mercis » avec un système de post-it ; 

  • Plastifier des petits mots à piocher le matin à la façon d’un biscuit chinois ; 
  • Proposer un exercice de respiration ou de visualisation positive avant un contrôle ; 
  • Diffuser une musique classique ou de relaxation quelques minutes pour aider à faire un focus ; 
  • Rituel : inviter les enfants à dire ou écrire un mot d’encouragement à leurs camarades avant un exercice compliqué ; 
  • Organiser des ateliers avec des cartes pour exprimer ses émotions par tirage au sort ; 
  • Mettre en place une boîte de doléances. A la lecture de chaque mot laissé : tournée de post-it avec des idées pour que cela aille mieux ! 

Dernier conseil : afficher les accords toltèques dans la classe, ils seront une source d’inspiration au quotidien pour tous les élèves ! 

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