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J.O 2024, un levier de dynamisation de la pratique du sport à l’école

5 octobre 2022

"A l’horizon des Jeux Olympiques et Paralympiques qui ont lieu en 2024 à Paris, le gouvernement français encourage la pratique des activités sportives notamment en milieu scolaire. Éthique, santé, esprit collectif… nombreux sont les bienfaits avancés. Pour comprendre les enjeux et la place de l’activité sportive à l’école, Kildine Albert, Directrice du service départemental des Yvelines pour l’UNSS (Union nationale du sport scolaire) et ancienne professeure d’EPS, nous éclaire."

Alors que les jeux olympiques et paralympiques se profilent, l’Éducation nationale a mis en place le Label Génération 2024 pour valoriser les établissements qui s’engagent dans une démarche de promotion du sport. « Cela vient soutenir l’EPS, mais pas que, souligne Kildine Albert. C’est une thématique qui va colorer l’ensemble des enseignements ». Ce label, qui peut être demandé pour une durée de 3 ans, permet d’accueillir en priorité dans l’établissement des grands événements et des rencontres avec des sportifs. L’objectif ? Faire une nation plus sportive en utilisant la dynamique des J.O, pour que tout le monde participe à son niveau.

 

Activités sportives à l’école : des freins qui persistent…

Plus de pratiquant et plus de pratiques. Voilà l’ambition derrière l’un des principaux axes qui fait aujourd’hui l’objet de préoccupations : la sédentarité. « Les études montrent que la situation est alarmante, notamment chez les jeunes, s’inquiète Kildine Albert. Ils ont perdu plus de 25 % de leurs capacités physiques en 50 ans. Tout le monde a tendance à moins bouger ». On le doit notamment aux modes ont vie qui évoluent : un certain nombre d’outils, comme le numérique, facilitent le quotidien de tous mais a contrario ne favorisent pas le mouvement. Aussi, le nombre d’heures consacrées à l’EPS est insuffisant selon l’ancienne professeure, qui dresse à la fois le constat que les plages horaires dédiées diminuent au fil du parcours scolaire et qu’à l’adolescence, les élèves ont tendance à arrêter leur sport, même en club, pour diverses raisons. En parallèle, et principalement dans les grandes agglomérations, les équipements sportifs connaissent une saturation. Un autre frein à la pratique, quand on sait que les enseignants doivent organiser les activités sportives en fonction des disponibilités des infrastructures.

 

La pratique du sport, vecteur de réussite scolaire ?

Si les bienfaits sur la santé sont indéniables, la pratique du sport est aussi favorable au développement de diverses compétences. Selon une étude réalisée par l’Université de Genève, Médecine & Science in sport & Exercice, les capacités cardiorespiratoires agiraient directement sur les capacités cognitives, influençant notamment les résultats scolaires. Pour Kildine Albert, il s’agit, à travers la pratique d’activités physiques, de s’épanouir et de libérer son énergie mais aussi de développer d’autres formes d’intelligences. Selon elle, ces compétences peuvent être de trois ordres : motrices, méthodologiques et sociales. Alors que savoir dribbler, se déplacer, coordonner ses mouvements… sont des compétences bien visibles, la directrice départementale de l’UNSS évoque des compétences qu’on ne perçoit pas toujours au premier abord mais qui présentent pourtant des bénéfices considérables : « S’entraîner régulièrement, programmer une saison, s’investir, progresser, mais aussi s’intégrer dans un collectif, respecter le coach et ses coéquipiers… ce sont autant de compétences qui permettent d’être plus disposé à avoir des meilleurs résultats scolaires et qui seront utiles pour les citoyens en devenir. » Une réflexion qui fait sens, selon elle, au regard de la réussite professionnelle d’athlètes à l’issue de leur carrière sportive.

Et pour l’ancienne professeure d’EPS, c’est notamment une question de culture sportive. « Aux Etats-Unis par exemple, la carrière sportive est valorisée tout au long des études, alors qu’en France ce n’est pas vraiment le cas. On va plus encourager un élève qui est bon en mathématiques qu’en EPS ! »

 

Alors comment valoriser la pratique du sport en milieu scolaire ?

Pour Kildine Albert, « le sport est un avant tout un moyen d’éduquer, en se servant des valeurs du sport et de l’olympisme – excellence, amitié, respect. » Un enjeu d’adaptation locale où se pose la question de la disponibilité des installations parallèlement à celle de l’ambition de l’équipe éducative. Il s’agit donc d’instaurer un climat dans l’établissement, « à commencer par l’organisation de rencontres sportives avec l'association sportive du collège ou du lycée et la participation à des rencontres UNSS » conseille-t-elle, où les mêmes règles s’appliquent à tous, où les échanges entre tous les acteurs du monde scolaire s’établissent dans un mode différent du fonctionnement habituel, avec les enfants, comme avec les parents et le personnel éducatif. Concrètement, où la pratique du sport s’inscrit dans une dynamique positive alliant à la fois motivation, compétition et convivialité. « De cette façon, on joue sur le terrain, on ne discute pas seulement dans la cour de récréation. Cela crée d’autres liens entre élèves. »

Pour toutes ces raisons, l’UNSS entend bien se servir de l’engouement et de la dynamique créée autour des J.O 2024 afin d’inciter les jeunes à pratiquer le sport. Le graal ? « Que les élèves parviennent à trouver la pratique qui leur fait plaisir pour leur donner envie de poursuivre, sur le moment et tout au long de leur vie, » conclut-elle.

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